La Bouchervilloise Diane Manseau s’apprête à lancer Laisser des traces, un recueil qui réunit 40 témoignages sur la première vague de la COVID-19. L’ouvrage révèle la face intime de la crise, faite de blessures, de résilience et d’histoires à transmettre.
Ce recueil de 210 pages rassemble les récits et illustrations de personnes âgées de 10 à 80 ans, qui racontent comment elles ont vécu la crise sanitaire.
Pour Mme Manseau, ce projet s’inscrit dans une démarche profondément personnelle. Son père avait été durement marqué par la grippe espagnole au début du 20e siècle, ayant perdu son père et son jeune frère à cause de l’épidémie, puis sa mère six ans plus tard.
«Mon père, victime directe de cette pandémie, a été durement éprouvé à l’aube de son existence et il a gardé des séquelles de ces divers abandons, toute sa vie. Mis à part les statistiques, peu ou pas de témoignages personnels ont été recueillis et publiés à cette époque, concernant les conséquences directes et indirectes découlant de cet événement marquant. Je souhaitais, à travers ce livre, laisser des traces pour mes petits-fils et pour leurs descendances», explique l’autrice à La Relève.
Ce qui devait au départ être une initiative individuelle est rapidement devenu un projet collectif. Des amis, puis leurs propres connaissances, se sont joints à l’aventure. Résultat : 40 témoignages provenant de Boucherville, mais aussi d’autres régions du Québec et de l’Ontario. On y retrouve la voix d’étudiants, d’artistes, d’infirmières, de médecins, d’enseignants, de fonctionnaires, de parents, d’aidants et de bénévoles. Plusieurs artistes visuels ont également enrichi le recueil avec des photos, peintures, collages et créations graphiques.
Le processus de création n’a pas été simple en raison du confinement. «Les échanges se faisaient surtout par téléphone et par courriels. Je n’ai jamais rencontré plusieurs des participants, et pourtant, ils m’ont fait confiance», raconte Mme Manseau. Le soutien de l’Union des écrivaines et écrivains québécois (UNEQ) a aussi permis de surmonter les défis liés à l’édition.
L’actrice et animatrice Édith Cochrane a accepté de signer la préface et d’agir comme marraine du projet, qu’elle a qualifié de «pertinent et nécessaire».
Tous les profits de la vente seront versés à la Fondation Source Bleue, un organisme qui offre des soins palliatifs à Boucherville. «C’était une décision unanime des participants», souligne Mme Manseau, qui soutient depuis plusieurs années la fondation par le biais de ses marches de financement.
Au-delà de la collecte de fonds, l’objectif est clair : transmettre une mémoire vivante de la pandémie. «Les médias ont documenté les aspects publics, mais rarement les impacts personnels. Ce livre vient briser le silence et témoigner des blessures comme des forces qui en ont émergé», affirme Mme Manseau.
Déjà, le projet attire l’attention au-delà du Québec : le Musée d’archives de Trail, en Colombie-Britannique, a commandé des exemplaires. Laisser des traces sera aussi présenté au Salon du livre de Montréal en novembre et à celui de Québec au printemps 2026.
«Ce livre est pour aujourd’hui et pour demain. Nous voulions préserver la mémoire collective, nourrir nos souvenirs et enrichir la petite histoire», conclut Mme Manseau.
Le lancement aura lieu le 14 septembre à 14h30 au Cercle social Pierre-Boucher, 31 rue Pierre-Boucher. Boucherville.
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